Leona Winter, la lumière dans le cœur et le cœur en action
Notre Guest 2023, chanteuse et artiste Drag Queen reconnue, l’éclat d’une étoile tout simplement !
Tic-tac, tic-tac, et voilà nous y sommes presque ! Seulement 5 jours nous séparent de notre grand Gala annuel le Greatest Bingo Drag Show 2023, qui pour la seconde année consécutive va enflammer la scène de la Ficelle à Lyon ! Au programme de cet événement inédit à l’atmosphère Cirque Cabaret, des surprises, des paillettes, du son, des performances artistiques inattendues et plus remarquables les unes que les autres. Mais aussi de la bonne humeur, des rires, des larmes d’émotions à n’en pas douter, et surtout… Un partage haut en couleurs, dans une énergie bienveillante et généreuse. Le tout orchestré par le F2 au profit de l’association lyonnaise Le Refuge.
Victoria Idole, Lucy Bad Cock, Chrystalle, Just Janice Fine, Emely Langdon, Lola Vegas, Mariah Stratton, 7 Drag Queens aux talents époustouflant de créativité, à l’énergie communicative vous en mettront plein les yeux et le cœur. Marco Lena, chanteur, compositeur que nous avons eu la joie de vous raconter il y a peu, sera également des nôtres tout au long de la soirée. Outre ces artistes, nous avons l’immense bonheur d’accueillir sur scène Leona Winter, notre Guest 2023, marraine de notre événement 2022, à la fois chanteuse et artiste Drag Queen à la carrière internationale fulgurante ! Portrait d’une étoile qui brille sans faire de l’ombre au soleil des autres !
La scène de quelle façon est-elle entrée dans votre vie ?
Je suis scène depuis l’âge de 8 ans
Je m’appelle Rémy Solé et suis né dans les Pyrénées-Orientales. Je grandi à Perpignan jusqu’à mes 18 ans, un peu chez mes parents et beaucoup chez mes grands-parents, mes parents travaillant énormément. Aussi longtemps que je m’en souviens, la fibre artistique coule dans mes veines. Dès mon enfance je prends des cours de danse, de chants et de théâtre. Je monte sur scène pour la première fois à 8 ans. À 18 ans je tombe amoureux, avec mon compagnon qui deviendra quelques années plus tard mon mari, nous partons vivre en Espagne dans la fascinante ville catalane de Sitges au sud de Barcelone, nous y resterons 5 ans.
Leona Winter naît dès notre arrivée en Espagne !
Arrivés à Sitges, nous reprenons un bar que nous transformons immédiatement en cabaret « Le Backstage ». Pour l’inauguration nous décidons d’organiser une soirée festive durant laquelle les femmes doivent venir déguisées en hommes, et les hommes en femmes. Ce soir-là pour l’occasion, celle qui deviendra Leona Winter monte sur scène pour la première fois. Sans aucune connaissance de ce qu’est le Drag, le transformisme, la gestion du maquillage, des costumes, je me lance ! Je chante une ou deux chansons en live en Léona, et le public est séduit, quant à moi c’est véritablement la révélation. Je me découvre une liberté d’être que je n’avais encore jamais explorée, ni ressentie auparavant.
Mes barrières (gêne, timidité…) tombent d’un coup, je me libère sur scène, je ressens cette impression extraordinaire d’être à ma place. Au terme de cette soirée nous décidons avec mon compagnon de conserver le personnage, de le peaufiner, pour oser nous lancer dans les spectacles Drag. Notre cabaret enchaîne les soirées durant lesquelles je monte sur scène en Léona. On achète une robe, puis deux, puis 3, on essaie de trouver des looks, une personnalité, un répertoire dans lequel on va inscrire Léona en singularité, et qui captera l’attention du public. Nous retenons le côté diva pop, avec des classiques français, un personnage finalement très populaire. Pourquoi Léona ? En hommage à la chanteuse américaine Léona Lewis, quant à Winter, un clin d’œil à « Winter is coming / Game of Thrones », la publicité de cette série … De plus, je souhaitais que les initiales soient celles de mon mari Lorenzo Werner (LW).
Votre carrière, une spectaculaire envolée internationale !
Oui tout s’est enchaîné très vite, l’Espagne, la Suisse, le Chili… L’Europe
Je me produis rapidement sur d’autres scènes à Sitges, commence à travailler avec des artistes qui m’inspirent, je grandis artistiquement, mon personnage évolue. À partir de 2013 je commence à participer à des concours tels la « Barcelona Drag Race ». J’ai 19 ans et je commence à tourner en Europe, à “La Garçonnière” en Suisse, mais aussi en France, en Belgique, au Luxembourg, en Italie, au Pays Bas…
2016, départ pour le Chili, puis rapidement les Etats-Unis..
En 2016 on me contact pour faire une émission en Amérique du Sud « The Switch 2 », j’accepte et m’envole pour le Chili. Le tournage dure 5 mois (elle sera diffusée en 2018), je remporte ce concours international de Drag Queen à la télévision. En 2017 je gagne à Lyon « Miss Europe Continental 2017 » organisé par French Connexion. Ce titre de Miss Europe, me donne l’opportunité de partir pour Chicago participer au concours mondial « Miss continental », j’arrive 6ème sur 36. J’enchaine avec « Miss Latina Continental » toujours à Chicago, que je remporte, s’en suis une grande tournée dans toute l’Amérique du Sud et sur la côte Est des Etats-Unis (Boston, NY, Washington, Charlotte…).
2018, The Voice à Paris, puis Hong-kong, Londres…
En 2018 le directeur de casting de The Voice me contacte pour faire le casting de The Voice, j’ai 23 ans. Je participe dans l’équipe de Jenifer et termine en demi-finale de la saison 2019. Puis ce sera « Les Anges » à Hong-kong, une ville où j’enregistre par ailleurs mon premier single « Como Soy ». Puis, comme pour beaucoup l’année 2020 (Covid) marque une pause dans ma carrière, mais elle reste importante pour moi, car je me marie durant l’été.
Ma participation l’année suivante à « Queen of the Univers », me permet de me produire à Londres. Aujourd’hui j’enchaine les galas, les gay pride, les scènes partout dans le monde et nous vivons désormais à Paris avec mon mari.
Vous êtes une artiste reconnue, des combats spécifiques ?
Je me laisse porter par mon destin. C’est Richard et Amor y Tortilla productions qui me produit, accompagné de mon mari Lorenzo qui manage ma carrière aujourd’hui. J’ai toujours tendance à dire dès qu’une opportunité s’annonce : « Non ce n’est pas pour moi, je ne suis pas légitime », une forme de syndrome de l’imposteur finalement. Comme une trace de mes fragilités d’enfants (j’ai subi le harcèlement scolaire et beaucoup de violence verbale et physique de la part des autres enfants), de ma timidité d’alors. Même si aujourd’hui quand je me retourne en arrière je me dis « Wow tout ce que j’ai fait » et parfois en même temps je n’y crois toujours pas… Mon mari est incontestablement mon moteur. Ma mère m’a toujours soutenu, quant à mon père il a fallu de je prenne le temps de déconstruire ses croyances autour de l’homosexualité, de mon choix artistique, mais aujourd’hui les deux sont fiers de moi, du parcours et des combats que j’ai menés.
Quels liens et relations avec le F2, organisateur du Gala 2023 ?
Une table et un lieu reconnu, tenu par des personnes bienveillantes et généreuses
Le F2 Lyon fait partie des institutions à Lyon comme en France. Un lieu où on retrouve une table délicieuse et des spectacles Drag. C’est Nicolas Fafiotte, couturier lyonnais qui m’habille alors sur « Queen of the Univers » et qui me façonne depuis mes costumes, qui me fait connaître ce lieu. Je rencontre Frédéric et Sébastien, 2 personnes extrêmement bienveillantes et engagées. Ils me proposent pour la 1ère édition du Gala d’être la marraine de l’événement. Cela me touche profondément, et puis de savoir que c’est pour soutenir Le Refuge fait tellement sens, j’accepte évidemment. Frédéric et Sébastien sont 2 personnes extrêmement présentes pour tout ce qui est associatif. Ils donnent de la visibilité au milieu LGBTQIA+, ce sont de vrais moteurs sur Lyon et ils méritent d’être épaulées, pour toute cette énergie déployée en plus de leur activité de restaurateurs. Ils ont un mérite énorme et tout cela dans la douceur, la compassion, la générosité.
Le Gala 2022, un petit souvenir ?
J’ai adoré ! je ne m’attendais pas du tout à une ambiance aussi bonne enfant, festive, joyeuse, aussi haute en couleurs… J’ai adoré être avec toutes les artistes, il y avait une vraie complicité, dans les loges comme sur scène. Je salue le travail énorme de chorégraphie, la performance artistique superbement dirigée par Victoria Idole, pour qui j’ai beaucoup de respect, je l’adore. L’ambiance était géniale. La générosité et la douceur des gens, cela a été une soirée caritative véritablement réussie.
Le Gala 2023, un petit teaser ?
Ce sera le cabaret des curiosités, avec un show très éclectique. Sur le thème circus, il y aura de tout, de la jonglerie, de la danse, des chants, de la ressemblance, un panel de prestations artistiques incroyables. Je vais chanter en direct, des chansons émotions mais aussi des classiques pop et des années 80…
Une anecdote marquante, une citation ?
Oui une amusante, j’ai tendance à faire le Yoyo en termes de poids. L’année dernière pour le Gala, Nicolas Fafiotte me prépare toutes les robes de la soirée. Le soir même du Gala on se rend compte qu’elles m’engoncent… J’avais pris 10 kg, j’espère que cela ne s’est pas vu ☺ ! Mais cette année je reviens avec mon poids de forme 😉
Pour la citation j’en ai plusieurs, mais mon Light Motiv dans vie c’est qu’il faut croire en ses rêves et tout faire pour les réaliser. Et ensuite, quand je pense au milieu artistique dans lequel nous évoluons, je crois qu’il est toujours primordial de se rappeler qu’on ne devient pas une étoile en cachant le soleil. Cela ne sert à rien de faire de l’ombre aux autres, on n’en brillera pas plus pour autant. Chacun à sa place, tout le monde à sa propre lumière à cultiver, il est bien de penser à soi, de briller par soi-même, plutôt que de penser à éteindre la lumière des autres…